Le 5 juin 2025, le monde célébrera la Journée mondiale de l’environnement sous le thème « Mettre fin à la pollution plastique » #CombattreLaPollutionPlastique, un appel urgent à l’action collective pour contrer une crise environnementale mondiale. Organisée cette année par la Corée du Sud, cette journée mettra en lumière des solutions concrètes, telles que l’interdiction des plastiques à usage unique, le développement de matériaux biodégradables et la promotion de l’économie circulaire.
La pollution plastique, avec ses 2 milliards de tonnes de déchets solides générés annuellement selon la Banque mondiale, menace les écosystèmes aquatiques et terrestres à l’échelle planétaire, des océans aux lacs intérieurs comme le Tanganyika.
Alors que les eaux du monde suffoquent sous le poids des déchets plastiques, nous restons spectateurs, comme si rien ne se passait et pourtant, nous continuons à profiter des ressources que ces eaux nous offrent, tout en y déversant sans contrainte nos déchets.
Les lois censées protéger nos écosystèmes sont souvent ignorées, devenant ainsi plus inutiles que efficaces, malgré les budgets qui leur sont alloués.
Une autre menace préoccupante est l’arrivée au pouvoir de dirigeants climatosceptiques, comme Donald Trump aux États-Unis, qui a exprimé son intention d’exploiter les fonds marins. Une telle décision pourrait aggraver la pollution et menacer davantage les écosystèmes marins.
Face à cette crise, de nombreuses organisations internationales et locales se mobilisent, parmi elles, Greenpeace, active à l’échelle mondiale, et ISHAKA 2250, une organisation Burundaise engagée dans la protection de l’environnement et dans la promotion des ODD en général ainsi que d’autres organisations militant pour la protection de l’environnement. Souvent avec des moyens limités, ces organisations s’organisent tant bien que mal pour faire face à cette situation critique, parfois au péril de leur vie.
La pollution plastique menace les eaux du monde
Les écosystèmes aquatiques, qu’il s’agisse des océans, des rivières ou des lacs, sont les premières victimes de la pollution plastique. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, formant des « continents de plastique » comme le vortex de déchets du Pacifique Nord, qui s’étend sur 1,6 million de km². Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), plus de 800 espèces marines, dont des tortues, des poissons et des mammifères, sont affectées par l’ingestion de plastiques ou l’enchevêtrement dans des filets abandonnés. Les microplastiques, fragments de moins de 5 mm, pénètrent la chaîne alimentaire, contaminant les poissons consommés par des milliards de personnes et entraînant des risques sanitaires graves, comme des troubles hormonaux ou des cancers.
Les lacs d’eau douce, comme le Tanganyika, ne sont pas épargnés. Dans les Grands Lacs africains, des études montrent que les plastiques à usage unique, tels que les bouteilles et les sachets, représentent jusqu’à 80 % des déchets collectés sur les rives. Ces déchets, souvent transportés par les rivières, s’accumulent dans les eaux, réduisant l’oxygène disponible et perturbant les écosystèmes. Par exemple, le lac Victoria qui s’étend sur l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, voit ses stocks de poissons diminuer en raison de la pollution et de la surpêche, un scénario qui se répète dans le monde entier, des lacs Laurentides en Amérique du Nord aux lacs de l’Himalaya.
En cette Journée mondiale de l’environnement, levons-nous, parlons plus fort, agissons plus fort. La Terre crie, les océans suffoquent, les lacs s’épuisent et pourtant, ils sont le berceau de notre vie. Il est temps de changer le cours des choses. Cela commence par nos actions individuelles, mais aussi par un plaidoyer ferme auprès des décideurs politiques afin qu’ils agissent avec sérieux et détermination. Ensemble, nous devons œuvrer pour léguer une Terre vivable, des océans et des lacs encore magnifiques aux enfants de nos enfants, et aux générations futures, dans l’état de beauté que nous avons eu la chance de connaître.
Le lac Tanganyika : un trésor écologique en péril
Au cœur de l’Afrique de l’Est, le lac Tanganyika, partagé par le Burundi, la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie, est un exemple criant des défis posés par la pollution plastique. Deuxième plus grand lac d’Afrique avec une superficie de 32 900 km² et deuxième plus profond au monde, il contient environ 18 % des réserves d’eau douce planétaires, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE, 2018). Sa biodiversité exceptionnelle, avec plus de 1 500 espèces animales et végétales, dont 40 % sont endémiques, en fait un écosystème unique, d’après une étude de la Convention sur la diversité biologique (CDB, 2014). Au Burundi, le lac fournit 90 % de l’eau potable de Bujumbura, comme l’indique un rapport de l’Autorité du lac Tanganyika (ALT, 2020). Il soutient également environ 100 000 pêcheurs, selon les estimations de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2019), et produit près de 200 000 tonnes de poisson par an, essentielles à la sécurité alimentaire régionale, d’après le projet LATAWAMA financé par l’Union européenne (2021).
Pourtant, le lac Tanganyika est gravement menacé. En 2017, le Global Nature Fund l’a désigné comme le « lac le plus menacé de l’année » en raison de la pollution par les plastiques, les eaux usées industrielles et les sédiments issus de l’érosion (Global Nature Fund, 2017). Les rivières affluentes, telles que la Ntahangwa et la Muha, déversent des déchets plastiques sur les plages burundaises comme Kumase et Kajaga…, selon un rapport de l’Autorité du lac Tanganyika (ALT, 2020). À l’échelle régionale, des villes comme Kigoma en Tanzanie génèrent environ 3 tonnes de plastique par jour, et Uvira en RDC près de 14 tonnes, contribuant à l’asphyxie du lac, d’après les estimations du projet LATAWAMA financé par l’Union européenne (2021). Cette pollution réduit la clarté de l’eau, étouffe la vie aquatique et menace les habitats de reproduction des espèces endémiques, comme les sardines (Stolothrissa tanganicae) et les perches (Lates stappersii), selon une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD, 2019).
Cette Journée mondiale de l’environnement 2025 nous rappelle que la lutte contre la pollution plastique est une responsabilité partagée. Des océans aux lacs comme le Tanganyika, les eaux du monde appellent à l’action. En disant non au plastique, nous disons oui à la survie des pêcheurs, à la santé des consommateurs et à la préservation de la biodiversité. Pour ce 5 juin 2025, unissons-nous pour protéger le lac Tanganyika et bâtir un avenir durable pour tous.